Bruegel, le moulin et la croix, de Lech Majewski (sortie nationale le 28 décembre 2011 / Pologne - Suède / 1h32), avec Rutger Hauer, Michael York, Charlotte Rampling...


Avant-première au Cinéma d'Art et d'Essai Devosge, le mercredi 21 décembre 2011, à 20h15.
En partenariat avec le musée des beaux-arts de Dijon, l'Association Bourguignonne Culturelle et France Bleu Bourgogne.
En présence de Florence Monamy, conférencière au musée des beaux-arts de Dijon.




Deux mots suffisent à résumer Majewski et son œuvre : peinture et cinéma. Né à Katowice en 1953, il étudie d'abord à l'Académie des beaux-arts de Varsovie, avant de suivre les cours de l'École nationale de cinéma de Lodz, d'où il sort diplômé en 1977. En 1981, il fuit le régime communiste et s'installe au Royaume-Uni, puis aux États-Unis. Parmi la vingtaine d'œuvres qu'il a scénarisé, réalisé ou produit, le plus célèbre est sans contexte le Basquiat de Julian Schnabel, sortie en 1995, avec David Bowie dans le rôle d'Andy Warhol. Nous vous avions prévenu : peinture et cinéma, ou, plus précisément, un peintre au cinéma. Cette année, Lech Majewski récidive avec un projet toutefois bien différent.


Si on retrouve la même idée, un peintre au cinéma, le traitement est complètement nouveau. L'icône héroïnomane du mouvement underground laisse sa place à l'austère peintre flamand, auteur de sujets bibliques tous plus convenus les uns que les autres. Exit aussi le swinging Manhattan des années 80 et bienvenue dans les sombres Pays-Bas espagnols de l'année 1564. 


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Nous sommes sous le règne de Philippe II d'Espagne, qui tente tant bien que mal de faire survivre l'héritage de son père, Charles Quint. Autant dire qu'il s'y prend mal, instaurant une politique de répression militaire excessive. Dans ce chaos quotidien, Pieter Brueghel l'Aîné travaille sur l'un de ses tableaux : Le Portement de Croix


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Le sujet est encore une fois assez convenu : entouré de plusieurs centaines de personnes, le Christ marche vers le Golgotha, sous le poids de la Croix. On se rend compte alors que Brueghel, bien loin d'être aussi austère que nous l'avions dit, laisse exploser son inventivité, son imagination, peut-être même son caractère gai, voire moqueur. Sur le chemin de Jésus, les villageois s'amusent, les enfants courent : c'est presque un jour de fête. 


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Et que dire de ces soldats aux uniformes rouges ? Brueghel, à travers la figure de la Passion, n'est-il pas en train de dénoncer l'occupation espagnole de son plat pays ? Pas si plat que ça, d'ailleurs : la colline et son moulin, énigmatiques, trônent au milieu de la composition, rappelant un autre chef-d'œuvre du maître, la fameuse Tour de Babel


Dans son film, Majewski nous fait suivre tour à tour le peintre (Rutger Hauer), son mécène Nicolas Jonghelinck (Michael York), les soldats rouges, ainsi que quelques-uns des personnages du tableau, notamment la Vierge Marie (Charlotte Rampling). 


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C'est donc une véritable plongée à l'intérieur du tableau que nous vous proposons, renforcée par l'utilisation des techniques modernes d'imagerie numérique et de 3D. La peinture et le cinéma, en somme !


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